Pédiatres :
les alternatives à l’exercice individuel
Faute de perspectives et en raison de la « concurrence » des médecins généralistes, l’installation en cabinet individuel attire de moins en moins de pédiatres libéraux diplômés. Mais pour s’installer, le regroupement est une alternative possible.
Il y a en France une pénurie de pédiatres libéraux et les pédiatres en activité, qui sont à 80% des femmes, sont très souvent débordés par les demandes de soins et les urgences. La spécialité reste attractive sur le plan professionnel mais la plupart des jeunes pédiatres renoncent à s’installer en cabinet individuel, et préféreraient exercer dans des structures sous forme d’associations à compétences ou sur-spécialités complémentaires.
Pour exercer en association, deux pistes au moins peuvent être envisagées.
Se regrouper avec des généralistes
La première piste préconisée par certaines instances professionnelles est de s’associer avec des médecins généralistes dans des régions sous-dotées en pédiatres libéraux. Le jeune pédiatre pourrait ainsi devenir au moins un « second » recours ou un praticien référent ou consultant prenant en charge notamment les consultations de repérage ou de dépistage des pathologies de l’enfant.
Pour s’associer avec des médecins généralistes, mais aussi des médecins spécialistes et éventuellement d’autres professionnels de santé, la société civile de moyens (SCM) est la première structure possible. Même si la SCM ne regroupe que les moyens matériels de l’exercice professionnel (locaux, secrétariat…) et si chaque associé conserve sa patientèle, elle peut permettre, en pratique, une meilleure coordination avec les autres professionnels de santé.
Il n’est pas possible, en revanche, de s’associer avec des professionnels de santé paramédicaux dans une société civile professionnelle (SCP), puisque celle-ci est une société d’exercice mono professionnelle (réservée aux médecins).
Dans ce cas, et dans l’optique de s’associer avec d’autres médecins libéraux en partageant les charges, les honoraires et les bénéfices, mieux vaut intégrer une société d’exercice libéral (SEL). Une telle société peut en effet regrouper des médecins généralistes et spécialistes, éventuellement de secteurs conventionnels différents, avec des avantages fiscaux supérieurs à ceux qu’offre la SCP.
Exercer en maison de santé
Exercer en zone rurale et en particulier dans une maison de santé pluridisciplinaire est une autre piste à envisager. Sur le plan médical, le premier avantage des MSP est de pouvoir échanger en équipe et de mieux coordonner la prise en charge des patients, par exemple avec le médecin généraliste, le masseur-kinésithérapeute ou l’infirmière. En outre, ce temps passé à l’exercice coordonné peut être indemnisé par les rémunérations spécifiques versées par la caisse d’assurance maladie.
Sur un plan pratique, l’exercice en maison de santé offre aussi l’avantage du partage des locaux, d’un secrétariat, de matériels, d’un système informatique. Ces conditions matérielles peuvent aider à optimiser le temps médical passé auprès des patients et à se décharger d’une partie des contraintes administratives.
A noter : il existe de nombreuses aides à l’installation pour les médecins libéraux dans les zones déficitaires en offre de soins. Certaines favorisent justement l’exercice en groupe et la pratique coordonnée des médecins. Pour connaître ces aides, consulter le site de l’Agence régionale de santé (ARS) de la région concernée.