Ophtalmologistes : exercer en multi-sites
De nombreux médecins ophtalmologistes exercent en multi-sites. Combinée avec la délégation de tâches et la télémédecine, une installation dans un second lieu d’activité permet de renforcer l’accès aux soins dans les territoires les moins bien dotés en praticiens.
Selon une étude du Syndicat National des Ophtalmologistes de France en 2019, les 5 900 médecins ophtalmologistes libéraux et salariés exerçant en France sont installés sur 10 500 sites, soit près de deux sites d’exercice en moyenne par praticien. Le nombre de sites d’exercice des ophtalmologistes a ainsi augmenté de 22% depuis 2013. Le lieu d’exercice secondaire est souvent l’hôpital ou la clinique, mais aussi un cabinet secondaire ou une maison de santé.
Les avantages d’un exercice multi-sites
Exercer sur un site complémentaire permet d’abord d’offrir un meilleurs accès aux soins d’ophtalmologie dans les zones peu pourvues en médecins, et dans lesquelles les patients sont souvent plus âgés et moins mobiles.
L’exercice multi-sites permet aussi d’optimiser de nouveaux protocoles d’organisation professionnelle à distance. Par exemple, il est déjà possible pour un orthoptiste de réaliser l’ensemble du bilan visuel au sein d’une structure à distance, puis de télétransmettre les résultats pour interprétation à un ophtalmologiste (protocole « Muraine »). Il est possible aussi de prendre en charge une partie des patients en télémédecine, avec un examen sur place par un orthoptiste, notamment pour le renouvellement de lunettes. Les autres patients qui ne rentrent pas dans ces protocoles peuvent alors être vus par le médecin ophtalmologiste qui vient certains jours sur le site.
Avec ces nouveaux protocoles, l’exercice multi-sites est donc un élément essentiel pour développer l’offre de soins en ophtalmologie et réduire les délais d’attente des patients.
À noter :
un ophtalmologiste ne peut pas se faire remplacer à son cabinet principal lorsqu’il exerce sur un site secondaire.
Les conditions nécessaires
Le code de déontologie autorise les médecins à exercer sur un site distinct de la résidence professionnelle habituelle, mais à condition que celui-ci soit situé dans une zone déficitaire en offre de soins. L’autorisation est délivrée par le Conseil départemental de l’Ordre.
Dans les zones déficitaires en offre de soins, en outre, les collectivités territoriales peuvent mettre à la disposition de plusieurs praticiens un cabinet secondaire qui permet un exercice partagé selon des jours et des plages horaires attribués à chacun. Cela permet de partager et de mutualiser certains frais d’installation.
Il existe également plusieurs aides fiscales à l’ouverture d’un site secondaire, notamment une exonération d’impôts locaux, à discrétion des collectivités locales, pour les médecins qui ouvrent un nouveau site dans une commune située en zone de revitalisation rurale (ZRR), dans une commune de moins de 2 000 habitants ou encore dans une commune située au sein d’une zone déficitaire en offre de soins.
À noter :
en revanche, les aides financières prévues par les dispositifs conventionnels d’aide à l’installation dans les zones déficitaires en offre de soins concernent les cabinets principaux ayant une activité annuelle minimum.
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